La commune de Bonconto (département de Vélingara) a entamé un programme de création de classes préscolaires communautaires pour enrôler le maximum d’enfants afin de les préparer à entrer sereinement et bien éveillés dans le cycle élémentaire. Cette initiative du Conseil municipal tient au fait qu’il est scientifiquement admis que 80% du cerveau de l’enfant bouclent son développement dans les 1000 premiers jours sur terre. Mardi et mercredi passés, les moniteurs desdites salles ont suivi une formation en prévention de la santé mentale Lequotidien – Journal d’information Générale
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Vélingara – Développement du capital humain à Bonconto : Le maire veut aller vers la préscolarisation universelle
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11 octobre 2024
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Le maire de Bonconto en chéchia blanc avec le directeur de l’Ufr des sciences de l’éducation, de la formation et du sport de l’Ugb remettant son attestation à une monitrice.
La commune de Bonconto (département de Vélingara) a entamé un programme de création de classes préscolaires communautaires pour enrôler le maximum d’enfants afin de les préparer à entrer sereinement et bien éveillés dans le cycle élémentaire. Cette initiative du Conseil municipal tient au fait qu’il est scientifiquement admis que 80% du cerveau de l’enfant bouclent son développement dans les 1000 premiers jours sur terre. Mardi et mercredi passés, les moniteurs desdites salles ont suivi une formation en prévention de la santé mentale.
L’Unité de formation et de recherche (Ufr) des sciences de l’éducation, de la formation et du sport de l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis a déplacé un de ses amphithéâtres dans le village de Bonconto, situé dans le département de Vélingara.
Le directeur de l’Ufr, le Pr Assane Diakhaté, l’enseignant-chercheur à l’Ugb, Dr Ibrahima Giroux, et le généticien Amadou Tidiane Baldé, membre du cabinet de consultance Educhance coaching, ont enseigné, mardi et mercredi passés, les rudiments des techniques de prévention de la santé mentale à 24 moniteurs (12 hommes et 12 femmes) des classes préscolaires communautaires de la commune de Bonconto. Des classes que le Conseil municipal a théorisées, financées et entend pérenniser jusqu’à atteindre, à terme, la préscolarisation universelle pour tous les enfants de 3 à 5 ans des 33 villages de la commune. C’est l’ambition du maire Ibrahima Diao qui croit religieusement aux vertus de l’éducation préscolaire. Il explique : «Pour le développement du capital humain à Bonconto, nous avons décidé d’investir dans l’éducation. Et pour réussir l’éducation des enfants, il faut démarrer par le préscolaire, car il est reconnu que 80% du cerveau de l’enfant se développent dans les 1000 premiers jours. Si on rate ces 1000 premiers jours, on rate 80% de son développement mental. C’est pourquoi je veux que tous les enfants de Bonconto, dans 5 ans, 10 ans, puissent suivre un enseignement préscolaire.» Aussi, à l’entame de la nouvelle année scolaire, le maire a-t-il mis la main à la poche pour assurer une formation de qualité aux moniteurs des 20 premières classes qui sont implantées dans la commune. La formation, selon le Dr Ibrahima Giroux, consiste à «renforcer les capacités des moniteurs dans le domaine de la prévention de la santé mentale. C’est-à-dire, parfois on pense que les enfants n’ont pas d’émotions, alors qu’il y a des blessures à l’âge adulte qui remontent à la petite enfance. Nous les formons pour qu’ils fassent attention à leur manière de faire, à leur manière de parler aux enfants, il y a des mots, des négligences, des discriminations qui sont blessants. Les moniteurs doivent recentrer leurs efforts autour de l’enfant, lui transmettre de l’énergie positive. Mieux, ces moniteurs devront tisser des liens avec les parents pour les rapprocher de l’école, prendre des informations sur l’enfant pour assurer sa sécurité émotionnelle».
Le directeur de l’Ufr des sciences de l’éducation de l’Ugb, le professeur Assane Diakhaté, a apprécié le partenariat entre la commune de Bonconto et son unité de formation par l’entremise du cabinet Educhance Coaching. Il a dit : «M. le maire, en nous invitant dans sa commune pour former ces moniteurs, a trouvé déjà que nous étions dans ce que nous appelons, en tant qu’Ufr, notre baobab de capital humain. Nous avons trouvé que l’une de nos missions principales ne peut plus être l’enseignement et la recherche, mais c’est le service à la communauté.»
Il faut dire que le modèle des classes préscolaires communautaires de Bonconto est calqué sur celui des cases des tout-petits qui, malheureusement, n’ont pas un large maillage territorial. Avec la différence que pour le modèle de Bonconto, le maire n’a pas encore le soutien de l’Etat ou d’autres partenaires, et prend en charge tous les frais liés à l’équipement et à l’indemnité des moniteurs. Pour l’instant, les pensionnaires n’ont pas forcément besoin d’être entre 4 murs pour recevoir les enseignements-apprentissages.
Maly Baldé