En football, le carton rouge est synonyme d’expulsion d’un joueur du terrain pour acte anti jeu. Des acteurs de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles utilisent ce même carton pour sanctionner les auteurs de ce fléau.
« Aucun pays au monde ne traite ses femmes, aussi bien qu’il ne traite ses hommes » Ce constat d’un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a été le point de départ du Docteur. Djibril Diallo, ancien directeur du bureau de communication de cet organe du système des Nations Unies à mettre en place le Réseau de la Renaissance Africaine et de la Diaspora (ARDN). ONG Internationale basée aux Usa et présente dans plus de 80 pays dans le monde, elle accompagne les Nations Unies dans le cadre de l’atteinte de l’ODD 5 :‘‘l’égalité des sexes en mettant fin, dans le monde entier, à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles’’. Une initiative soutenue par le Dr. Nathalia Kanem qui, à l’époque était la directrice exécutive de l’UNFPA avec d’autres organes du système des Nations Unies tels que PNUD, ONUFEMME, Onu habitat entre autres.
Pour réussir ce sacerdoce, le Dr. Diallo profite de l’organisation de la 34ème édition de la coupe d’Afrique des Nations de football pour lancer la campagne « CARTON ROUGE ». En conférence virtuelle avec les journalistes membres du Réseau des Médias africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), le patron de l’ARDN estime que le sport et la culture sont de puissants outils pour faire entendre les bonnes causes « Il y a deux outils qui sont universels dans le monde : il s’agit du sport et de la culture. En lançant la campagne carton rouge, nous voulons utiliser la capacité de mobilisation de ces deux domaines pour dire zéro tolérance à l’égard de la discrimination et des violences faites aux femmes et aux filles. » La grande messe du football africain est donc une aubaine pour toucher des millions de personnes. Selon Dr. Diallo « Près de deux millions de spectateurs venus de beaucoup de pays sont actuellement en Côte d’Ivoire pour la CAN, l’évènement est projeté à travers le monde et est suivi par plus de 700 millions de téléspectateurs.» Occasion plus qu’opportune pour diffuser des messages de sensibilisation.
A en croire Dr Diallo, les violences basées sur le genre ne sont pas l’apanage seul des pays africains, mais concernent tout le monde. C’est à ce titre qu’il précise que la campagne carton rouge constitue une forme de mobilisation à tous les niveaux de la société que sont les gouvernants, les membres de la société civile, les professionnels des médias, les parlementaires, etc. C’est d’ailleurs dans ce sens qu’il salue le soutien des autorités de la FIFA, de la CAF et surtout du gouvernement de la Côte d’Ivoire à travers le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant avec la signature d’une convention de 12 mois pour exécuter ce projet en terre ivoirienne. Dr. Diallo précise qu’il est prévu de confectionner et de distribuer un million de cartons rouges et 40.000 T-shirts au niveau des sites pendant les activités de mobilisation et de sensibilisation.
A l’endroit des journalistes, l’acteur de la lutte contre les violences basées sur le genre demande une parfaite collaboration pour mettre un terme à ces fléaux.
Mbagnick Diouf