Au moment où le Ghana, le Bénin et la Côte d’Ivoire ont atteint des taux de couverture supérieurs à 50% avec les mêmes partenaires et presque les mêmes interventions que le Sénégal dans le cadre du programme scolaire d’alimentation dont le cas reste très critique :<< Car depuis 2014, le taux de couverture en termes de bénéficiaires reste très faible. Il est estimé à 11℅ seulement. Et pourtant, le PR avait présenté le programme national d’alimentation scolaire comme une stratégie opérationnelle de prise en charge efficace des problèmes d’equité sociale dans l’alimentation des élèves du Sénégal>>, a-t-elle dénoncé.Les Cantines scolaires sont en effet un filet de protection sociale. Elles permettent de faire bénéficier les enfants issus de ménages vulnérables d’une alimentation saine, nutritive qui les aiderait à atteindre la plénitude de leur potentiel intellectuel durant leur apprentissage. Tout le monde est sensible au fait que la faim peut réduire fortement les capacités de concentration des enfants.C’est pourquoi, depuis l’année dernière, le Ministère de l’éducation nationale envisage de mettre en œuvre le Programme National des Cantines Scolaires. Un budget de 1 milliard, en plus des 388 millions alloués au Moyen secondaire, a d’ailleurs été voté pour l’exécution de ce généreux programme social:<<Mais, notre source nous renseigne que le milliard de 2022 n’a pas pu jusqu’à présent être utilisé par le MEN. Ce milliard est ainsi tombé en fonds libres et a été perdu par les bénéficiaires ciblés. Et cette année encore, c’est une autre somme d’un (1) milliard 400 qui a été votée. Mais, jusqu’à présent, elle n’est pas encore mise à la disposition des services compétents.Or, le ciblage a été déjà fait avec les services compétents du MEN et la DCAS, en vue de transférer la liste des ayant droit au Programme Alimentaire Mondial, conformément à la décision prise par le Ministre de l’Éducation sortant de confier la mise en oeuvre et gestion du programme au PAM>>, a-t-elle souligné.Toutefois, l’on constate un retard inquiétant du processus de transfert de la liste des ayant droit au PAM. Ainsi donc, depuis octobre 2022, l’essentiel des cantines n’a pas fonctionné, à cause de la non disponibilité des fonds. <<Selon notre source, une autre répartition serait en cours, pour confier 400 millions des fonds du programme à un autre service qui n’a pas vocation à recevoir les ressources destinées aux enfants issus des zones vulnérables et pauvres.L’on dit dn effet qu’il est prévu de confier 400 millions au cabinet du MEN. Une décision malheureuse qui reviendrait à empêcher la couverture de 600 mille élèves en repas scolaire pendant 6 mois>>.Notre source de s’interroger :<<Irait-on ainsi vers un détournement d’objectifs dans la gestion de l’aide et de l’appui institutionnel des partenaires?>>Elle poursuit :<<Ce serait un scénario, catastrophique qui est pourtant à craindre.D’où cette alerte sérieuse qui est lancée aux autorités étatiques, et celles du MEN aux premiers rangs.>> Notre source de déclarer que<< les services de la Cantine scolaire ont toujours organisé la gestion des ressources dans une politique de nébulosité, de non transparence.L’on y observe une gestion opaque, aucune information sur le budget, ni de planification annuelle des activité ni de suivi des cantines. Elle rajoute:<< la Direction des Cantines scolaires à disposer de l’argent, pour réaliser sa mission. C’est une situation inadmissible voire scandaleux. Car les montants prévus sont destinés à des enfants invulnérables qui doivent être bien nourris pour etre performants dans leurs études.>>
Bacary Cissé