Paludisme à Tambacounda : Le district de Maka Colibantang, un îlot vert dans un océan rouge

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Déclarée rouge sur la carte des performances de la lutte contre le paludisme au Sénégal, la région de Tambacounda garde tout de même espoir de sortir de cette zone en raison des performances d’un de ses districts. Il s’agit de Maka Colibantang qui, à travers des stratégies combinées a réussi à se hisser dans le lot des districts qui font la satisfaction du Programme National de lutte contre le paludisme (PNLP). Dans le mise de l’exécution du projet « Santé Lumière » financé par la Fondation Bill et Mélinda Gates, l’Association des journalistes en santé population et développement s’est rendue dans ce district pour documenter et mettre en lumière les clés de son succès.

Même si les chiffres ne sont pas disponibles en raison d’une récente rétention d’informations sanitaires, les régions de Kédougou, Kolda et Tambacounda (KKT) qui font partie de l’axe dit zone rouge concentrent à elles seules, plus de 80% des cas de paludisme au Sénégal, selon le Directeur régional de la santé de Tambacounda, le docteur Bayal Cissé. Comme explications, le médecin évoque la proximité avec la forêt,  la forte pluviométrie, le type d’habitat, entre autres. Certes le nombre de cas de paludisme est important dans cette partie orientale du Sénégal mais, elle abrite le district sanitaire de Maka Colibantang à 80 km de Tambacounda ville qui se distingue grâce aux efforts consentis dans la gestion du paludisme. Avec l’appui financier de la Fondation Bill et Mélinda Gates daans le cadre de la mise en œuvre du projet « Santé Lumière », des hommes et femmes de médias, membres de l’Association des journalistes en santé population et développement (Ajspd) ont organisé une visite de presse dans la zone de l’ex-royaume du Niani, pour constater de visu les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme dans cette localité.  . « En 2018, le district avait une incidence élevée de 219 pour 1000 habitants et entre 2021-2022, nous nous retrouvons avec 64 pour 1000 habitants. Indique M. Malamine Thiam, superviseur des soins de santé primaires dudit district. Des progrès qui résultent de la mise en œuvre de différentes stratégies par l’ensemble des acteurs. « La prise en charge des cas à domicile (PECADOM, la PECA) daara et PECA écoles pour dépister les enfants de moins de 5 ans en cas de fièvre, l’Aspersion Intra-Domiciliaire (AID), de même que le Traitement Préventif Intermittent (TPI) qui ciblait les femmes enceintes, A cela, s’ajoute une autre stratégie qui est la Chimio Prévention du Paludisme Saisonnier (CPS) pour les enfants âgés de 3 mois à 120 mois. Une stratégie qui a fait ses preuves en raison d’une baisse drastique des cas de paludisme chez cette population vulnérable.» Précise le professionnel de santé qui renseigne aussi que cette stratégie est couplée à la digitalisation pour permettre au district  de se débarrasser de la version papier, du coup, de se moderniser.

La mise en œuvre de toutes ces stratégies, cumulée avec la distribution des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda)  a permis  au district de Maka Colibantang d’être un modèle dans la lutte contre le paludisme dans la zone de responsabilité de la direction régionale de la santé de Tambacounda. Etre premier de la classe est important mais, y demeurer encore longtemps ce rang est plus important. C’est le vœu des responsables du district et c’est bien possible. Mais ces derniers craignent des difficultés avec le retrait de l’Usaid qui finançait la CPS et la PECADOM. D’où l’appel lancé par M. Thiam au Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) de leur trouver d’autres partenaires afin de consolider leur position de district qui peut servir de locomotive pour tirer la région de cette zone rouge.

Mbagnick DIOUF

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