Faire face au paludisme qui occasionne des centaines de milliers de décès par an dans le monde, nécessite beaucoup de moyens. L’Ong internationale Speak up Africa apporte son expertise en initiant le projet « Zéro Palu, les entreprises s’engagent ». Il vise à mobiliser les entreprises du secteur privé national et leurs dirigeants à contribuer à la lutte pour l’élimination du paludisme d’ici 2030. En collaboration avec la fondation Ecobank, plus de 6 millions de dollars américains sont récoltés dans 5 pays du continent en peu de temps. Face à la presse des responsables de ces deux structures ont expliqué l’importance de l’implication du secteur privé dans la lutte contre cette maladie qui tue presque dans le monde un enfant toutes les deux minutes.
Le rapport mondial de l’OMS sur le paludisme en 2022 révèle qu’il y a 249 millions de cas dans le monde et 608 000 décès dus à cette maladie dont plus de 95 % en Afrique. Les enfants de moins de 5 ans qui sont les plus affectés représentent environ 76 % des décès. Un enfant meurt du paludisme toutes les deux minutes en moyenne. Suffisant pour mobiliser la communauté à agir. D’autant plus que les besoins en termes de financement pour mener efficacement la lutte contre le paludisme au niveau mondial souffrent d’un gap annuel de 3 milliards de dollars. C’est une des raisons qui a motivé l’Ong Internationale Speak up Africa de mettre en place des stratégies pour accompagner certains gouvernements africains dans ce combat. Déjà en 2014, elle a lancé l’initiative « Zéro palu je m’engage » au Sénégal. Une stratégie qui a fait tache d’huile dans d’autres pays africains en engrangeant un franc succès. Forte de cette expérience réussie, elle l’a prolongé avec le concept « Zéro palu, les entreprises s’engagent ». Une façon d’impliquer et de mobiliser les entreprises à contribuer à la lutte contre cette pathologie. Parmi ces entreprises : la Fondation Ecobank. Au cours d’une conférence de presse virtuelle organisée par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), Mme Élisa Desbordes, Directrice des opérations de la Fondation Ecobank justifie la motivation des entreprises privées dans ce combat « Le secteur privé a un intérêt à contribuer à la résolution des problèmes qui les touchent directement. Il est très touché par le paludisme à travers l’absentéisme de certains employés affectés par le paludisme, la baisse de productivité, la réduction de croissance en PIB d’environ 1,3% dans les pays endémiques. Il y a aussi la réduction du pouvoir d’achat des clients potentiels. A cela s’ajoute l’augmentation des coûts des soins de santé. » C’est pour cela, ajoute-t-elle, qu’avec Speak Up Africa nous mettons ensemble une stratégie d’engagement du secteur privé pour la mobilisation de ressources pour la lutte contre le paludisme.
« Zéro Paludisme, les entreprises s’engagent », une initiative qui commence à porter ses fruits car en quatre années de mise en œuvre, le projet a mobilisé 6 millions de dollars américains dans les 5 pays concernés, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana l’Ouganda et le Sénégal. Les contributions du secteur privé sont extrêmement importantes, car elles ont produit des résultats positifs dans l’éradication et l’incidence du paludisme dans certaines zones. Cette belle initiative avec son succès incontestable sera étendue à d’autres pays selon Mme Elisa Desbordes « Notre ambition est de passer à échelle, jusqu’à couvrir une bonne partie dans les 35 pays africains où notre établissement financier est implanté dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE)». C’est dans ce sens que M. James Wallen, responsable de l’équipe palu de Speak UP Africa encourage le secteur privé à se mobiliser pour apporter leur contribution « Nous encourageons d’autres entreprises privées à se mobiliser pour la même cause car leur contribution est cruciale. Les fonds récoltés serviront d’acheter des intrants et des médicaments pour la lutte contre le paludisme. »
Mbagnick DIOUF