L’AGRICULTURE SENEGALAISE : Une vérité qui blesse

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Pourquoi? Pourquoi notre agriculture tarde à se développer ? Quelle triste situation pour mon SENEGAL!

Je refuse que l’on me dise que le gouvernement ne fait pas son travail.
Je refuse que l’on se cache derrière cette excuse qui ne fait que nous enfoncer.

Il faut accepter que notre gouvernement ne soit pas encore prêt à changer ce secteur agricole, nous n’avons pas des dirigeants qui comprennent le cœur de notre problème.
Combien de ministres de l’agriculture avons-nous eu dans l’histoire du Sénégal ?
Veulent-ils nous faire croire qu’il y’a n’a pas eu un seul qui est capable de changer les choses, de mettre un programme de développement durable adapté aux réalités de nos milieux ruraux?
Ou sont-ils plus intéressés à produire des résultats immédiats à savoir installer des infrastructures, faire des dons, etc pour le coup de la publicité et préparer le bilan de la prochaine campagne électorale.
S’agit-il d’une incompétence? Pourquoi ils nous proposent des programmes qui ne répondent pas du tout aux besoins des agriculteurs, des entrepreneurs?
Des programmes proposés pour mourir 6 ans après.

A mon avis le ministre de l’agriculture ne doit pas être un partisan politique.
Il doit être nommé pour une cause commune, et appelé à défendre l’intérêt du monde rural, à proposer des programmes qui rejoignent les réalités de la population locale , qui tiennent compte des besoins pédologiques , des problèmes du changement climatique , de l’environnement etc.

Pourquoi nous réfugier derrière les engrais chimiques si nous pouvons trouver des solutions alternatives et durables?
L’Europe meurt à cause des conséquences de la révolution industrielle. La modernité oui, mais pas la modernité qui tue.

Comment voulez vous mettre un programme durable si vous n’avez jamais mené une campagne agricole de bout en bout, si vous n’avez jamais mis les mains à la patte, si vous n’avez jamais bêché, labourer, retourner la terre, désherber, arroser, récolter?
Il ne s’agit pas d’avoir des diplômes ou d’avoir fait les études supérieures.
Mettons les diplômes de côté et concentrons-nous sur notre savoir-faire, nos expériences.

Pour bâtir une agriculture durable il nous faut des ouvriers qualifiés avant tout. Et pour dénicher et former les meilleurs ouvriers qui puissent exister, il va falloir ne serait-ce qu’une fois se mettre dans la peau d’un ouvrier agricole qualifié.
Et là on pourra établir les critères, les atouts, les compétences théoriques et pratiques requises et mettre en place des formations idéales pour créer cette armée verte qui détient notre salue.

Avez-vous déjà écrit un projet agricole, puis visionnez ce à quoi il doit ressembler ensuite passer à son exécution, du labour à l’installation des cultures, du suivi à la récolte, du conditionnement à la commercialisation?
Si non, alors ne vous foutez pas de nous, vous n’êtes pas à votre place.
Si oui pourquoi rien ne change depuis 1960? Proposez nous ce qui peut faire décoller notre secteur agricole ou arrêtez vos programmes bidons et devenez juste un arbitre pour les agriculteurs afin de les organiser.

L’histoire nous a montré que vous avez du mal à développer cette Agriculture. Ce n’est pas parce que vous ne pouvez pas, c’est parce que votre ambition politique prédomine sur la souveraineté alimentaire de ce pays.
Développer ce secteur agricole ne demande pas beaucoup de moyens, 500 milliards FCFA pourrait placer le Sénégal dans le top 5 des pays agricoles en Afrique d’ici 10 ans. Alors arrêtez ce jeu.

Je ne suis partisan d’aucune partie politique, j’accepte juste d’être ce petit idiot qui plaide pour la cause de notre Agriculture.

Qu’en est-il de la jeunesse? ma question est pourquoi la jeunesse continue de se lamenter sur son sort.
Nous sommes les grands responsables de notre retard. Le gouvernement c’est nous! L’Etat c’est nous! Le président , les ministres, les DGs ne sont rien d’autre que des institutions qui organisent les différents secteurs de développement.
Ils ne peuvent pas et ne pourront jamais nous guider vers l’émergence sans notre implication.

Qui de plus judicieux qu’un agriculteur pour proposer un programme de développement agricole ? Qui connaît mieux que nous-même nos propres souffrances , ce que nous vivons au quotidien?
Qui connaît mieux que nous-même le cœur de nos problèmes?
Alors pourquoi voulons-nous confier notre succès à d’autres, notre destin à l’Etat. Que chacun prenne ses responsabilités.
Ce n’est pas à l’Etat de nous proposer des programmes de développement. C’est à nous tous, unis pour une cause, et pour l’intérêt général, d’être convaincant , de proposer des résultats concrets impactants au point où l’Etat n’aura qu’un seul choix, nous écouter et se conformer à nos propositions de plan de développement.
Nous sommes appelés à décliner le plan de développement de ce pays et l’Etat aura juste pour mission de nous accompagner.

Comment pouvons-nous critiquer le président si nous n’avons jamais songé à diriger une association, si nous n’avons jamais pris des initiatives de développement, si nous n’avons jamais réalisé quelque chose de concret qui fait en sorte qu’on ne puisse nous ignorer?
Comment pouvons-nous nous plaindre du chômage des jeunes si nous n’avons aucune qualification, aucune compétence?
Si nous n’avons même pas le courage d’aller vendre du café comme les courageux Guinéens pour trouver une solution alternative à notre problème.

Arrêtez de vous plaindre et retournez à la terre. Nous sommes paresseux de nature et nous aimons la facilité.
Une parcelle de salade de 5000 m2 vous donne un résultat de 15 millions l’année au moins. Là où son investissement de départ tourne autour de 100’000 FCFA pour quelqu’un qui dispose de l’eau et de la terre.
Pourquoi nous ne plongeons pas ? Voilà la question.
En réalité c’est tout simplement parce qu’on a peur ou on manque de patience.

Arrêtons de dire qu’il y’a pas de travail dans ce pays. Le secteur agricole peut absorber plus de 60% d’emploi des jeunes.
Ce secteur a besoin d’ouvriers, d’ingénieurs, d’entrepreneurs.

D’autres me diront il faut les moyens pour se lancer dans l’Agriculture.

Laissez-moi vous dire qu’il y’a des sœurs, des frères patriotes qui sont de l’autre côté du monde, prêts à investir beaucoup d’argent dans l’Agriculture.
Avec les expatriés, il est possible de contourner les institutions financières qui nous bloquent avec des garanties. Ils seront prêts à lever le rideau financier et injecter des milliards avec la création d’une communauté des investisseurs.
Seulement, ils ont besoin d’être rassuré, ils ont besoin de voir de jeunes sénégalais qui s’engagent pour une cause commune, pour l’intérêt général et surtout de jeunes animés par le désir de bâtir des empires agricoles, des projets rentables et durables qui pourront à termes les encourager à revenir au pays.

Hélas, la plupart se voient arnaquer, duper, tromper. Des millions de francs cfa investis dans une exploitation agricole avec l’espoir de réaliser leur rêve s’envolent à cause d’un membre de la famille qui a choisi de régler ses problèmes personnels.
Ils sont plus puissants que l’Etat et les institutions financières. Ils sont les seuls capables en une semaine de vous lever plus de 10 milliards de cfa sans contrainte.

Je rêve d’une jeunesse consciente et responsable. Je rêve d’un État qui se positionne comme un accompagnateur et non plus comme un décideur. Je rêve d’un nouveau type de banque agricole pilotée par les expatriés qui courent derrière les projets innovants et rentables pour un financement.
Je rêve d’un ministre de l’Agriculture qui sera le député de tous les agriculteurs, des entrepreneurs pour plaider au quotidien leurs causes.
Et encore une fois de plus je sais que ce n’est qu’un rêve, je m’arme de patience, puisqu’il faudra encore des années et des années, pour que mon rêve devienne réalité.

Souleymane Agne

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