À Goudomp , les habitants se plaignent du manque de poissons . . .
GOUDOMP , capitale escale du Balancounda , était un pôle attrayant pour la pêche artisanale , il y avait de cela plus de 30 ans . Ce village d’antan avait connu sa réputation et sa prospérité grâce à la pêche. Plusieurs espèces de poissons y sont pêchées voire les carpes , les harengs , les fêtas , les silures , les capitaines , les brochets, les mulets, etc. De 1965 à 1980 , la pêche était très florissante à Goudomp.Cela avait permis à l’ancien régime du Président Senghor d’y créer un centre de pêche. Le Centre de Pêche de Goudomp a été inauguré en 1965 par Émile Badiane, l’ex-Ministre du premier Président de la République du Sénégal , Léopold Sédar Senghor. Ce centre de pêche avait attiré à l’époque plusieurs pêcheurs et de jeunes garçons dans le but de s’instruire et d’apprendre à bien pêcher. C’était un centre très populaire en Casamance et qui avait formé plusieurs pêcheurs qualifiés. À l’époque , une végétation luxuriante composée de mangroves verdoyantes, bordait le littoral. D’autres herbiers marins balançaient sous l’effet du vent. Quelques fois , la pêche à l’épervier se faisait tout juste à côté de ces mangroves verdoyantes aux feuillages touffus , près de la berge , sans aller en profondeur. De la berge , on apercevait des menus-fretins sautiller au-dessus de l’eau et retombaient dans l’eau à la poursuite de leurs proies. C’était le moment où ´les DJALONKÉ , une ethnie venant de la République de Guinée , commencèrent à s’installer définitivement à Goudomp dans le but de fumer ou sécher des poissons et ensuite les exporter vers la Guinée pour la vente. Pour ce faire, ils construisirent des fumoirs rudimentaires à base de branchages de mangroves tout au long du débarcadère . Ainsi le bois de chauffage, le bois de construction, le bois d’œuvre tous provenaient des mangroves. Toutes les activités des habitants tournaient autour de la pêche et l’exploitation faramineuse de la mangrove. Aujourd’hui c’est l’hécatombe. À Goudomp, le fleuve est surpêché d’une manière anarchique , Il y avait des camps de pêche installés à Goudomp qui détruisaient les écosystèmes aquatiques avec de géants filets . Ceci dit , nous vivons aujourd’hui, les conséquences néfastes de la surpêche à Goudomp. Les poissons sont devenus rares et les bons poissons ne sont pas à la portée de n’importe quelle bourse au marché central de Goudomp. Certaines espèces de poissons ont finalement disparu. Cependant les pêcheurs doivent aider les agents du Service de Pêche dans leur tâche voire le contrôle de mailles de filets . Les vendeuses de poissons à l’intérieur du marché étalent parfois des fretins. Cela montre encore une fois de plus que les mailles des filets échappent au contrôle des agents du Service de Pêche . Ainsi que les petites crevettes que les pêcheurs appellent communément déchets échappent au contrôle des agents du Service de Pêche. Cependant pour relever tous ces défis, les agents du Service de Pêche doivent jouer le rôle de la police des mers .
En résumé, la protection contre la pêche illégale est une question très cruciale pour la préservation des écosystèmes aquatiques et la biodiversité. Cependant il faut des solutions idoines pour protéger ces zones de reproduction des poissons. D’abord il faut la création des réserves maritimes et de zones protégées voire interdire ou limiter les activités de pêche dans des zones spécifiques pour permettre aux poissons de se reproduire sans être perturbés. Imposer aux pêcheurs des périodes de fermeture de la pêche pendant les saisons de reproduction pour éviter de capturer des poissons de frai. Il faut aussi restaurer et protéger des habitats naturels de poissons telles que les mangroves et les herbiers marins, qui constituent un impératif crucial pour la survie et la reproduction des poissons, tenir compte du contrôle de la pollution de l’eau provenant des activités agricoles , domestiques et industrielles pour maintenir des conditions propices à la reproduction des poissons. Une parfaite sensibilisation et éducation doit être menée dans ce sens pour sauver les ressources halieutiques. Pour ce faire, il faut informer les communautés locales et les pêcheurs sur l’importance de pratiques à adopter . Cependant la surveillance des zones de reproduction des poissons devient une obligation pour tous bons pêcheurs . Les habitants de la localité doivent collaborer avec les agents du Service de Pêche pour mener à bien cette œuvre urgente. Lorsque ces mesures sont mises en œuvre de manière cohérente et intégrée, elles peuvent contribuer de manière efficace à la conservation des populations de poissons et à la santé des écosystèmes aquatiques. Que ce soient les pêcheurs étrangers ou de la localité,ils doivent prendre conscience de la situation actuelle de la pêche à Goudomp. Cependant il faut respecter les normes de la pêche voire utiliser les mailles des filets autorisées par le service de pêche. L’idéal serait de protéger les ressources halieutiques car la bonne conscience guide l’individu dans sa tâche. Ainsi cela met en avant l’éthique.
Alphousseyni Barra Faty actumedia.sn