La Fistule : Une violence basée sur le genre (VBG)

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« La fistule est une violence basée sur le genre » Propos du Dr. Cheikh Touré, Directeur régional de l’ONG Internationale Intrahealth pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Au cours d’un webinaire organisé par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) sur le thème : « La fistule obstétricale en Afrique : Parlons-en », le Dr Touré se veut on ne peut plus clair. « Les statistiques montrent que la fistule touche essentiellement les filles de 14 et 15 ans, qui sont souvent mariées sans leur consentement. On peut dire qu’à ce niveau, c’est une VBG » Suffisant donc pour parler de violences. « Ces filles mariées très tôt vont avoir une première grossesse. Une grossesse qui va se compliquer à cause d’un manque d’assistance. » Effectivement, la fistule obstétricale qui est, selon sa définition  une lésion qui entraîne une communication anormale entre le vagin et la vessie, en provoquant une perte incontrôlée d’urine et de matières fécales chez la femme, sévit particulièrement au sein des couches les plus défavorisées, notamment dans les pays africains au sud du Sahara. Les femmes victimes de cette pathologie devraient être assistées par la communauté mais au contraire, c’est le divorce, l’abandon, la stigmatisation, la dépression, l’isolement social, l’exclusion religieuse et l’aggravation de la pauvreté. Devant ces conditions que vivent les femmes porteuses de fistule, le médecin estime qu’à tous les niveaux, la fistule concourt à une violence basée sur le genre. Une situation qui ne saurait continuer d’où l’urgence d’abréger les souffrances et de mettre l’accent sur la prévention.

La fistule est évitable

Maladie évitable, la fistule obstétricale ne doit plus inquiétée et stressée la communauté. Prévenir la fistule semble être à la portée de tous. Au niveau de la communauté, l’accent doit être mis sur la lutte contre le mariage d’enfants, les grossesses précoces, la pauvreté et favoriser l’éducation des filles et l’autonomisation des femmes. On dit souvent  « Mieux vaut prévenir que guérir » Dr. Touré est en phase avec cet adage et estime que la prévention nécessite une bonne organisation. « Pour la prévention primaire de la fistule, il faut avoir des programmes de promotion de la santé à tous les niveaux en sensibilisation les communautés sur les risques des mariages et grossesses précoces, sur l’importance d’accoucher dans un centre de santé avec l’assistance de personnel qualifié. » Sur ce, le médecin sollicite l’intervention des médias pour multiplier les informations auprès des populations. En ce qui concerne le deuxième niveau de prévention, il faut utiliser un plan d’accouchement pour chaque grossesse

Cette blessure qui affecte la vie des milliers de femmes en ce 21ème siècle est simplement inacceptable.  C’est une injustice évitable et c’est là où les médias sont appelés pour jouer rôle de sensibilisation, d’information et d’alerte.

Mbagnick DIOUF

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