Dans une déclaration, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, a déclaré que la pandémie prouvait que « les catastrophes ne respectent pas les frontières nationales ».
Selon elle, « un monde divergent est une catastrophe pour tous » et « il est moralement juste et dans l’intérêt économique de tous d’aider les pays en développement à surmonter cette crise ».
La recherche montre comment la réponse inégale à la pandémie a amplifié d’énormes disparités et injustices au sein des pays et entre eux.
Au total, quelque 16.000 milliards de dollars ont été investis pour combattre les pires effets de la crise, mais moins de 20% de cette somme a été dépensée dans les pays en développement. En janvier de cette année, seuls neuf des 38 pays ayant mené des campagnes de vaccination contre le Covid-19 étaient des pays développés.
Photo : MINUSMA/Harandane Dicko
Amina Mohammed, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, fait prendre sa température pour dépister les symptômes de la Covid-19 dans l’enceinte de l’ONU à Bamako, au Mali.
Risque élevé
Environ la moitié des Pays les moins avancés (PMA) et des autres pays à faible revenu présentaient un risque élevé de surendettement avant la crise. Aujourd’hui, la baisse des recettes fiscales a fait exploser les niveaux d’endettement.
Selon le rapport, la situation dans les pays les plus pauvres du monde est très préoccupante. Dans ces États membres, la réalisation des objectifs de développement durable pourrait prendre dix ans de plus que prévu.
Le document comprend des recommandations concrètes, appelant à une action immédiate des gouvernements.
L’une des propositions consiste à financer intégralement l’Accélérateur d’accès aux outils contre la Covid-19, qui a encore besoin de 20 milliards de dollars supplémentaires pour 2021. En outre, les pays devraient respecter l’engagement de 0,7% d’aide publique au développement et créer de nouveaux financements pour les pays en développement. Les États peuvent également soutenir l’allègement de la dette de ces mêmes pays.
Photo : UNICEF
Les vaccins AstraZeneca COVID-19 sont livrés au Sri Lanka dans le cadre de l’initiative COVAX.
Correction
De son côté, le Secrétaire général adjoint et chef du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA), Liu Zhenmin, a déclaré que « l’écart croissant entre les pays riches et les pays pauvres est inquiétant et nécessite une correction de trajectoire immédiate ».
« Pour mieux reconstruire, les secteurs public et privé doivent investir dans le capital humain, la protection sociale, les infrastructures et les technologies durables », a-t-il ajouté.
Selon l’étude, des investissements durables et intelligents, par exemple dans les infrastructures, peuvent réduire les risques et rendraient le monde plus résilient aux chocs futurs. Ils permettraient également de créer de la croissance, d’offrir une meilleure vie à des millions de personnes et de contribuer à la lutte contre le changement climatique.
Investir entre 70 et 120 milliards de dollars au cours des deux prochaines années, et entre 20 et 40 milliards de dollars par an par la suite, réduirait considérablement la probabilité d’une nouvelle pandémie, contrairement aux milliers de milliards de dollars de dommages économiques déjà causés par la Covid-19.
Photo : ONU/Manuel Elias
Liu Zhenmin, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales.
Changement
Selon l’étude, la réponse à cette crise est l’occasion de redéfinir les systèmes mondiaux et de les préparer pour l’avenir.
Le rapport recommande une solution mondiale pour taxer l’économie numérique afin de lutter contre l’évasion fiscale, de réduire la concurrence dommageable et de combattre les flux financiers illicites.
Elle propose également un cadre mondial pour tenir les entreprises responsables de leur impact social et environnemental et intégrer les risques climatiques dans la réglementation financière.
En outre, les cadres réglementaires devraient être révisés afin de réduire le pouvoir des grandes plateformes numériques, et le marché du travail et les politiques fiscales devraient refléter les réalités d’une économie mondiale en mutation.
En conclusion, Liu Zhenmin affirme que « pour changer la trajectoire, nous devons changer les règles du jeu ». Il met en garde contre le fait que « s’appuyer sur les règles d’avant la crise conduira aux mêmes écueils que par le passé ».
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