INTELLIGENCE ARTIFICIELLE AU SERVICE DE LA SANTE

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L’impact tangible de l’EIOS sur les populations face aux menaces sanitaires en Afrique

Permettre aux gouvernements de détecter plus tôt les menaces sanitaires et d’y répondre de manière efficace afin de minimiser leur impact sur la vie et les moyens de subsistance de leurs populations. C’est tout le sens de l’initiative Intelligence épidémique à partir de sources ouvertes (Epidemic Intelligence from Open Sources – EIOS, en anglais)dont la 5ème réunion technique mondialea débuté, ce matin, au hub régional des urgences de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, sis à Diamniadio.

« En Afrique, grâce à l’EIOS, près de 50% des évènements de santé publique entre 2018 et 2023 ont été détectés précocement avant même leur notification officielle », a fait savoir  lors de la cérémonie d’ouverture qu’il a présidée, au nom du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy,son directeur de cabinet Dr Samba Kor Sarr.Il estime que  « ces résultats illustrent l’impact tangible de cette initiative sur notre capacité à protéger nos populations ».

Selon lui, cette 5ème réunion technique mondiale EIOS est bien plus qu’une simple réunion technique. Elle est égalementune plateforme stratégique pour partager des expériences, explorer de nouvelles technologies et renforcer les liens entre nos institutions dans nos différents pays, a-t-il trouvé. Non sans assurer que « l’engagement du Sénégal à soutenir cette initiative ne faiblira pas ». 

L’initiative EIOSutilise les technologies modernes, notamment l’intelligence artificielle,pour collecter, analyser et communiquer des informations issues de sources publiques (médias, réseaux sociaux, bases de données, etc.). Cet outil contribue à détecter rapidement les signaux d’épidémies ; évaluer les risques sanitaires et soutenir les décisions stratégiques en santé publique, a expliqué  Dr Abdou Salam Guèye, directeur régional des urgences en Afrique.A l’en croire, 39 des 47 pays couverts par l’OMS utilisent déjà l’initiative EIOS, dont le Sénégal. Ce qui, d’après lui, a permis de réduire de façon considérable le temps de détection des évènements à moins de sept jours. 

La diffusion de fausses nouvelles, le principal défi à relever

La réunion technique mondiale sur l’EIOS qui se poursuit à Saly Portudal jusqu’au 12 décembre prochain, sera le lieu pour la deux centainesd’experts de haut niveau venant du monde entier  d’identifier les défis et solutions propres à l’Afrique concernant l’utilisation des informations libres pour détecter de façon beaucoup plus rapide et sauver plus de vies. Mais déjà, le directeur régional des urgences en Afrique, Dr Abdou Salam Guèye estime que le défi le plus important est la diffusion de fausses nouvelles.

« Quand on commence à détecter les informations libres, alors que le système libre est accessible à tout le monde, il y en a qui peuvent parler des choses qu’ils ne connaissaient pas, d’autres peuvent le faire pour saboter. Il faudra tout faire pour que nos détections puissent être vérifiées avant les actions. Et aussi, que l’on continue de monitorer cette diffusion de fausses nouvelles pour leur adresser le retour qui est nécessaire.Pour cela, nous avons besoin de former les pays pour qu’ils  fassent, eux-mêmes, cette vérification dans le respect de la loi et des règlements internationaux », a-t-il souligné.

D’autres défis du continent tels que la mobilisation des ressources, la maîtrise des moyens de prise en charge des problèmes de santé publique, la collaboration inter-étatique, le respect de la confidentialité des données personnelles utilisées ont aussi été relevés par Dr Philip Abdelmalik, chef d’unité du Département des systèmes d’intelligence sur les pandémies et épidémies, Hub OMS.

Pour sa part, Dr Thierno Balde, coordonnateur du Hub régional d’urgence de l’OMS à Dakar, reste optimiste quant à l’atteinte des objectifs de l’EIOS. « L’EIOS est une avancée remarquable. En mobilisant des outils technologiques et des partenariats stratégiques, nous renforçons la capacité de nos systèmes de santé à protéger les populations», a-t-il déclaré

Juste souligner que l’initiative EIOS est dirigée par le Centre d’information sur les pandémies et les épidémies de l’OMS et mise en œuvre en collaboration avec les États Membres et d’autres partenaires. Il s’agit notamment d’organisations et de réseaux tels que la Global Health Security Initiative (GHSI), l’Africa CDC, l’Organisation mondiale de la santé animale et l’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA).

Mbagnick Diouf

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