» Former les agents à mieux sensibiliser, assister et gérer les victimes des violences basées sur le genre au niveau communautaire en Casamance »

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L’ Association des Juristes du Sénégal à travers la Boutique des droits et en collaboration avec le Projet de Développement économique de la Casamance (PDEC) a tenu et animé un Atelier de formation  en faveur de l’ ONG Groupe de Recherche et de Réalisation pour le Département rural (GRDR)sur les droits humains et les violences basées sur le genre (VBG) dans la région de Ziguinchor du 29 au 30 avril 2024 à la Salle de la Direction régionale de la Santé.
Il s’ est agi pour les animateurs  de cet atelier d’ outiller  juridiquement les 11 agents du GRDR afin d’ être les relais au niveau des communautés locales dans les zones d’ intervention du PDEC dans le cadre de la prise en charge des victimes des violences basées sur le genre .

       » Sens du partenariat de l’ AJS avec le PDEC ».

En marge de cet atelier, Madame Coly Binetou Diatta, face à la presse, a donné les raisons et motivations de la tenue et de l’ animation de cet atelier en expliquant le sens du partenariat qui lie son Association ( l’ AJS, ndlr) avec le Projet de développement économique de la Casamance ( PDEC, ndlr).
Selon elle, « dans le cadre de ce projet, nous avons signé un partenariat avec le PDEC pour l’ appuyer car quand on parle de projet, il y a les allochtones ( étrangers , ndlr), qui vont venir s’ immobiliser pour travailler et ils vont cohabiter certainement avec les habitants des localités du projet et peuvent ainsi engendrer des violences.
On ne le souhaite pas, mais cela peut arriver « , dira t- elle de prime abord.
Donc, dira la patronne de la Boutique des droits à Ziguinchor, « quand ces violences surgissent notamment les violences physiques, psychologique, et sexuelle mais la plupart du temps ce sont les violences sexuelles que l’ on remarque dans le cadre de la mise en œuvre des projets à savoir l’ exploitation sexuelle, ce sont les abus sexuels, c’est le harcèlement sexuel « , spécifie t-elle.
Alors, comment s’ y prendre ?
Justement, dira Madame Coly de la Boutique des droits, très en verve, que  » c’est l’ objet de cet atelier en tant qu’Association des Juristes sénégalais à travers la boutique des droits pour former 11 agents du groupe de recherche et de réalisation pour le développement rural (GRDR) qu’ on essaie de former sur les violences sexuelles mais également sur les violences basées sur le genre et aussi sur la prise en charge des victimes.
C’est à dire comment ils vont, sur le terrain, gérer ces cas de violences et permettre aussi aux victimes de bénéficier de tous les services de prise en charge qui sont ici dans la région de Ziguinchor et qui sont aussi gratuits », renseigne t-elle.

 » L’ opportunité du choix du thème de l’ atelier « .
Poursuivant son argumentaire, Madame Coly, l’ animatrice de cet atelier, en donnant les raisons qui ont motivé le choix du thème des violences dans l’ exécution des projets déclare que  » c’est parce que quand des étrangers viennent dans ces localités, ça peut être source de violences. Dans la cohabitation avec les habitants de ces zones, il y a des problèmes de comportement qui vont se poser. Certainement ces gens n’ ont pas les mêmes habitudes, les mêmes comportements que les autochtones, donc cela peut être source de conflit et pour la plupart du temps on remarque dans la mise en œuvre de ces projets,  qu’ il y a surtout les violences sexuelles « , justifie et martèle t-elle.
Tout en donnant, en guise de preuve, quelques statistiques ou expériences de ces VBG. 
Pour la juriste Madame Coly, « depuis que nous sommes là en 2015, nous avons enregistré beaucoup de cas de violences basées sur le genre mais celles qui reviennent souvent, ce sont les violences sexuelles, donc on n’ a mal de cas de ce ce genre »,  insiste t-elle.
Donc, poursuit – elle, avec un air de dépit » pour l’ année 2023, nous avons enregistré 12 cas de viols donc ce qui veut dire que les chiffres sont alarmants et qu’ il faudrait qu’on essaie de voir comment faire pour essayer de gérer ces cas-là et d’ apporter notre soutien aux victimes et ce dont elles ont souvent besoin, c’est d’ être accompagnées, c’est d’ être comprises « , suggère t-elle.
Justement dira Madame Coly, Responsable de la Boutique des droits à Ziguinchor,  » c’est dans ce cadre que l’ on forme ces agents -là ( du GRDR, ndlr) et parce que ce sont eux qui sont chargés de la sensibilisation sur le terrain afin de les permettre d’ amener ou d’ apporter leur soutien et leur savoir -faire dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet afin de permettre surtout aux membres des communautés de se protéger et de se préserver contre les violences dont ils peuvent être victimes surtout celles basées sur le genre « , conclut -elle.
C’est dire que cet Atelier de sensibilisation et de capacitation sur les instruments juridiques nécessaires pour prévenir et remédier aux violences basées sur le genre, au delà de son caractère instructif, est un moyen ou prétexte pour mettre à nu les maux ou les goulots d’ étranglements qui non seulement gangrènent la mise en œuvre des projets à la base mais surtout freinent le développement économique et social de certaines localités bénéficiaires de ces mêmes projets au grand dam de leurs populations.
Oumar Jean DIATTA (Ziguinchor).

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