«One health ou Une seule santé» est une approche qui permet de réduire les menaces potentielles à l’interface entre les humains, les animaux et l’environnement. C’est ainsi que le Pr. Brama Koné résume l’importance de ce concept. Responsable du portefeuille changement climatique et santé au bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, le Pr. Koné était l’invité du wébinaire initié par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) sur le thème «One Health : Enjeux, défis et perspectives dans un contexte de changement climatique en Afrique.» Ainsi, face aux journalistes membres de cette organisation panafricaine et grâce à la magie de la technologie, le Pr. Koné a échangé pendant deux tours d’horloge avec les participants sur l’importance de cette approche qui nécessite l’implication de plusieurs secteurs. Selon lui, l’exemple le plus récent et le plus patent c’est la covid 19 « La covid 19 qui est une maladie zoonotique transmise à l’homme par le truchement d’animaux. Pour faire face à cette épidémie, il fallait certes des médecins pour travailler, mais aussi des sociologues, des spécialistes de communication pour communiquer sur la maladie et des disponibilités en ressources financières, logistiques pour les vaccins et prendre en charge les patients. » Cette stratégie de travailler ensemble a permis aux pays, notamment africains, à relever les défis de la prise en charge.
Le Professeur Koné estime qu’avec cette expérience sur la gestion de la covid 19, les gouvernements africains doivent encourager l’approche one health qui est capable de relever les nombreux défis complexes qui se présentent à eux.
Résistances antimicrobiennes
Parmi les défis à relever dans le domaine de la santé, figure en bonne position la résistance antimicrobienne. « Aujourd’hui nous avons de plus en plus de microbes qui résistent aux antibiotiques.» Les causes sont multiples mais la prise sans prescription de médicale d’antibiotiques est la plus fréquente. Et pour faire face à cette résistance antimicrobienne de façon efficace, il faut une approche une seule santé, une approche multisectorielle qui implique une grande composante de sensibilisation, une grande composante de renforcement de capacités aussi bien au niveau communautaire qu’on niveau de la santé. Il faut évidemment une approche, une seule santé pour faire face à cet autre défi qui est celui des résistances antimicrobienne.
L’invité des journalistes qui semble dire que la covid 19 a un côté positif parce qu’elle a permis d’être ensemble peut servir de relance de l’approche une seule santé. « La Covid 19 nous a montré que pour aller au bout, il a fallu travailler ensemble. » Partant de là, le Pr. Koné pense que l’approche one health sera utilisée pour faire face à la résistance antimicrobienne qui constitue une menace de la santé dans nos régions. C’est une expérience qui peut être appliquée à tous les niveaux (communautaire, national et mondial). Elle repose sur une gouvernance, une communication, une collaboration et une coordination partagées et efficaces. Si cette approche sera mise en œuvre, chacun pourra mieux comprendre les avantages connexes, les risques, les compromis et les possibilités de faire progresser des solutions équitables et globales.
Mbagnick DIOUF