Lutte contre le tabac au Sénégal : Pour une révision de la Loi n° 2014/14 du 28 mars 2014

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2023 : une année où la lutte contre le tabagisme au Sénégal a réalisé beaucoup
d’avancées, notamment le lancement du consortium des organisations de la société civile pour l’instauration d’une taxe parafiscale sur les produits du tabac, la ferme réaction de la Ligue Sénégalaise contre le Tabac (LISTAB) suite au projet de décret adopté en Conseil des ministres le 4 octobre voulant autoriser à l’industrie de commercialiser le tabac chauffé (cigarette électronique), etc. Malgré tous ces efforts, l’industrie du tabac  reste et demeure présente dans nos pays, avec une forte influence dans nos politiques, en atteste la 10 ème place qu’occupe le Sénégal dans le rapport africain consacré à l’évaluation de l’interférence de l’industrie du tabac. Toutefois, le Secrétaire Général de la Listab, Monsieur Djibril Wélé promet d’accélérer la cadence pour que 2024 soit l’année où la loi interdisant les cigarettes
électronique et la chicha) soit révisée et votée.
La Listab par la voix de son secrétaire général, estime que la 10 ème position qu’occupe le
Sénégal n’est pas mal si on la compare à d’autres pays africains comme le Cameroun où
l’influence du tabac est très présente. M. Wélé confirme  que la lutte contre le tabac au Sénégal comme dans la majorité des pays africains se heurte à l’ingérence des industries du tabac. Comme principale cause, le Secrétaire Général de la Listab évoque les enjeux économiques liés à la vente de cigarette. Malgré tout, les acteurs ne baissent pas les bras, au contraire ils ont décidé de faire plus de résultats dans ce combat. «Notre objectif, c’est de faire comme le Kenya et l’Ouganda, qui sont des références parce qu’ils ont élaboré des politiques et lois très fortes pour empêcher l’industrie du tabac de discuter, d’échanger, ou de faire des dons… » Pour atteindre son objectif, la Listab opte pour rappeler aux autorités de respecter leurs engagements pris par rapport à la convention-cadre de l’OMS. En effet, la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé et la Loi n° 2014/14 du 28 mars 2014 interdisent toute forme d’ingérence de l’industrie du tabac dans les politiques de santé publique. Ce qui est loin d’être le cas dans notre pays.
Le rôle de la Listab et des autres acteurs de la société civile dans la lutte contre le tabac au
Sénégal a été déterminant durant l’année 2023. Malgré leurs faibles moyens, ils se sont imposés en faisant face à toute tentative de l’industrie du tabac voulant enrôler les jeunes et les femmes dans ce spiral du danger qu’est l’usage du tabac. ‘’Nous allons mettre l’accent sur la prévention du tabac chez les jeunes et les femmes, car ils sont les premières victimes des nouveaux produits’’ Informe M. Wélé qui précise que la Ligue sénégalaise contre le tabac va continuer ses rencontres avec les gouvernements scolaires des établissements pour les mettre en garde contre les
‘’nouveaux produits tabac émergents’’.
La Listab qui croit fermement que la lutte contre le tabac au Sénégal a connu un franc
succès durant l’année 2023, espère qu’il en sera ainsi pour que cette année ou la chicha et les cigarettes électroniques soient interdites à travers une loi qui votée, adoptée et vulgarisée, de même que la signature par le chef de l’Etat et autres autorités compétentes d’un décret et d’un arrêté sur la taxe parafiscale pour l’instauration d’un fonds aux acteurs de la lutte contre le tabac.
M. Wélé qui est récemment élu PCA du Conseil d’administration de l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ACTA) décide de passer à la vitesse supérieure pour plus d’efficacité de la lutte contre le tabac en Afrique en cette 2024. Pour ce faire, les priorités sont entre autres, le
renforcement capacités et des moyens de l’Alliance, la recherche de nouveaux partenaires et la poursuite des actions de surveillance de l’industrie du tabac dans les pays membres.
Mbagnick DIOUF

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