Le village de Sare Yoba Diéga fut créé par un sérère du nom de Mbagnick qui se faisait appeler Samba
Saloum (il venait du Saloum); il s’installa près du fleuve Casamance et faisait le commerce avec les
populations des villages voisins. Un chasseur du nom de Yoba Cira Kande, venu de Saré Soubam, allait le
rejoindre plus tard mais en s’installant près du site actuel de l’école élémentaire. Cela lui permettait d’être
en contact direct avec la brousse et de s’adonner à la chasse.
Ce dernier allait donner son nom au village car lui était sedentaire alors que Samba Saloum qui était
commerçant faisait des va et vient entre le Saloum et Sare Yoba Diega. Le nom de Diega lui, vient de la
province du Fouladou où se trouve Sare Yoba.
En effet, avant la colonisation, Sare Yoba Faisait partie de la province du Fouladou qui elle-même
était sous le jour de l’empire du Gabou avant son émancipation sous l’égide de Moussa Molo Baldé.
Avec la colonisation de la Casamance dans les années 1875 par les français, Le commerce allait
prendre de l’ampleur et des Compagnies de commerce comme Barthez, Maurel et Prom, CFAO, Périssac,
Vasquez, NOSOCO, allaient s’installer le long du fleuve en 1906.
Des chalands quittaient ainsi Ziguinchor avec des produits manufactures venus d’Europe qui étaient
venus à la population autochtone. En repartant, ces chalands étaient chargés de produits bruts ( arachide,
huile de palme…) qui allaient être acheminés vers Dakar, la France.
En cette periode, Sare Yoba Diega, avec la division administrative coloniale, faisait partie du canton
de Kamako dont il était le deuxième village le plus important de par la population après le village de
Medina El Hadj
En 1921, l’ouverture de la route Kolda-Tanaff qui passe par Sare Yoba Diega, près du fleuve, allaient
freiner le commerce fluvial, la voiture étant plus pratique que le chaland.
Après les indépendances en 1960, les compagnies qui avaient déjà perdu de leur importance avec
l’ouverture de la route, vont s’arrêter progressivement de fonctionner et l’ouverture de la route nationale
n°6 en 1965 et son bitumage en 1972 allait changer le pôle d’attraction et le village va se déplacer
progressivement pour occuper son site actuel ; de part et d’autre de la route nationale n°6
La création du marché hebdomadaire en 1975 allait donner à Saré Yoba Diéga sa position de plaque
tournante commerciale de la communauté rurale de Tankanto-Escale dont fait partie avec le découpage
administratif de 1972.
Au cours de son histoire et de ses mutations, Sare Yoba Diega allait être dirigé par plusieurs chefs
de villages qui sont chronologiquement: Yoba Cira Kandé, Silamaka Diawara, Kémo Faty, Ousmane Wora,
Souna Balde, Ibou Ndao, Djibril Ndao, Samba Agna Baldé, Gnoboung Baldé, Mamadou Keita, Gnoboung
Baldé (une 2 fois) et Moutarou Baldé qui fut le dernier chef de village car Saré Yoba Diéga allait être
une commune.
LA COMUNE DE SARE YOBA DIEGA
Créée par décret 2008-748 du 10 juillet 2008, la commune de Saré Yoba Diéga Comprend, en plus de Saré
Yoba Diéga, les villages de Saré Mansaly, Kégné Kégnébato et Soukouto (Ma Arfang) et s’étendait à partir
de l’antenne de la SONATEL sur: 800m au nord, 700m au sud 1 km à l’est et 1km à l’ouest ce qui faisait que
les villages de Saré Mansaly, Kégné Kégnébato et Soukouto bien que faisant partie de la commune,
n’étaient pas dans le territoire communal . Heureusement après les plaintes des populations relayées par
le maire le decret fut modifié par le décret 2008-1496 du 31 décembre 2008 qui « transfert » ces villages
dans la commune.
Oumar Kandé